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– 23 JUILLET 2010CLASSÉ DANS : AVENTURIÈRES, TOUTES LES FEMMES CÉLÈBRES
On entend très souvent parler des grandes découvertes au masculin : Christophe Colomb-ci, Vasco de Gama-ça… Bon, d’accord, Alexandra David-Néel n’a peut-être pas découvert le Nouveau Monde mais c’est pourtant un personnage qui mérite d’être découvert immédiatement.
Alexandra semble avoir vécu 10 vies, ce qui peut entre autre s’expliquer par son incroyable longévité : 101 ans! Mais pas seulement. Grande voyageuse, tibétologue, journaliste, féministe, chanteuse d’opéra, anarchiste, penseuse, amie du grand géographe Elisée Reclus, exploratrice… Elle a tout fait, et elle semble avoir tout vécu.
Dès son plus jeune âge, Alexandra s’enfuit : elle fugue constamment pour s’éloigner de son éducation catholique stricte, de ce milieu bourgeois dans lequel elle est élevée, de l’ennui constant dans lequel elle a l’impression de vivre. Sa soif de liberté est telle qu’à l’âge de 17 ans, nourrie des lectures philosophiques antiques, elle s’enfuit sans le sou jusqu’au bord du Lac Majeur. Sa mère viendra la récupérer quelques jours plus tard. Mais… cela ne calme pas ses ardeurs pour autant : un an plus tard, en 1886, Alexandra s’enfuit encore. En Bicyclette. De Bruxelles. Pour visiter l’Espagne! En passant par la Côte d’Azur, le Mont St Michel… Elle veut vivre le voyage en tant que tel, et non pas seulement se déplacer d’un point à un autre, philosophie qui ne la quittera pas. A sa majorité, elle part pour Paris et Londres, où elle fréquente des sociétés secrètes, les milieux anarchistes et féministes mais aussi son mentor, le géographe Elisée Reclus, premier géographe social et fondateur de la géographie dite « moderne ».
Dans les années 1890, Alexandra tombe amoureuse au cours d’un voyage. Elle tombe amoureuse, et ce pour toujours, de la magie de l’Inde, de la musique tibétaine, des couleurs et des senteurs de l’Himalaya… Entre deux voyages, elle se marie avec Philippe Néel, autre grand voyageur, puis le quitte : Alexandra ne peut pas devenir femme au foyer… Ils resteront cependant meilleurs amis, en témoigne leur très abondante correspondance.
Alexandra est la première européenne a avoir séjourné à Lhassa. Pendant 14 ans, elle parcourt aussi le Japon (dont elle ne garde pas un bon souvenir : le pays est trop peuplé!), elle traverse la Chine, la Mongolie, le désert de Gobi… C’est cependant en France qu’elle s’établit, à Digne, dans les Pré-Alpes. Digne devient son fief, d’où elle écrit, médite, et contemple le ciel, peut-être pas aussi pur que celui de l’Himalaya. Elle donne des centaines de conférences à travers l’Europe. Elle repart en voyage à l’âge de 62 ans, pour prendre le fameux Transibérien à Moscou et arriver en plein milieu de la guerre sino-japonaise où les bombardements et les épidémies font rage. Pendant 10 ans, elle erre en Chine avec Yondgen, son fils adopté 20 ans auparavant et son compagnon de voyage. Elle rentre enfin à Digne pour continuer à écrire, à explorer la nature et… à camper dans les montagnes au début de l’hiver, alors qu’elle a 82 ans.
Elle demande même le renouvellement de son passeport à la préfecture, à l’âge de 101 ans… peu avant sa mort.
Alexandra David-Néel : une femme à l’esprit aventureux mais aussi une grande savante, qui ne demande qu’à être découverte encore et encore…
Merci au site www.alexandra-david-neel.org !
Dernière modification: 7 mars 2011
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